3 semaines
passées en pleine mer, plus de 21 jours sans voir la terre, 2600 miles
parcourus à travers cette immense étendue d’eau salée, séparant l’Europe de L’Amérique.
L’océan une définition s’il vous plait ? Beaucoup de personnes cherchent
une réponse toute faite, une réponse pratique mais c’est une expérience
singulière, unique variant selon les individus. Une certitude, vos habitudes de
terriens seront bouleversées avec une immersion sur votre voilier : un
ticket fabuleux pour découvrir un autre aspect de notre planète.
D’un aspect
technique tout d’abord, l’Océan, c’est observer un écran de radar balayé par
une ligne verte sans afficher le moindre point annonçant un bateau prés de
vous. Il se transforme dés lors en mister météo, nous avertissant des squales
autour de nous ; le slalom débute afin de rester sec sous le bimini. Fixer
le GPS et voir défiler les degrés vers l’ Ouest, compter les miles qui nous restent
à faire et mon plaisir avec juste des coordonnées on arrive à faire le point
sur une carte, se positionner au milieu de nulle part avec de petites croix
rendant notre périple plus concret. J’ai désormais appris grâce à mon père,
qu’un degrés correspond à 60 miles et qu’une minute à 1 mile :
l’application des mathématique dans la navigation. La radio, VHF, deviendra
votre nouvelle amie, la remplaçante de votre télévision ; parler avec des
voiliers inconnus, échanger des conseils, des recettes, rire des aléas de
l’Océan animera votre journée. Vient alors le rituel instauré si vous
rencontrez un bateau croisant votre route, la séance photo.
En arrivant aux
caraïbes, un échange de photos, votre voilier dans l’Océan ravissant les
skippers. Une solidarité nait naturellement entre ces 250 voiliers, recevoir
des emails si tout va bien, correspondre avec votre famille grâce aux systèmes
skyfile avec Iridium. La météo, domaine désormais éclairci avec MAxsea et
navymail nous a permit le confort d’anticiper les dépressions parfois
capricieuses se formant aux alentours du Cap vert. Coté navigation, le domaine
est tellement riche et complet qu’il vous saura difficile de trouver le temps
long. Régler les voiles en fonction du vent avec les conseils de mon père, le
skipper, qui a longuement insisté sur notre rapidité à rouler les voiles
si on rencontre un squale, l’exercice devient vite un reflex
avec l’observation des nuages nous permettant de différencier un nuage pluvieux
d’un squall avec ses fortes rafales de vent désordonnés.
Un petit mot sur
la sécurité qui ne doit pas être laissé emballer avec toutes nos fusées de
détresse. Avant de partir, nous avons attribué un rôle à chacun de notre équipage pour gérer un
éventuel incendie, une fuite d’eau nous obligeant à quitter le bateau. Lors
d’une mer formée, selon la décision du skipper ont porté nos gilets avec les
sangles. Ma mère était rassurée lors de nos quarts en portant tout cet
équipement qui par tant calme me semblait inutile si vous ne sortez point du
cockpit. Il est évident que pendant la nuit, les déplacements sur le pont sont
autorisés qu’en cas de nécessité, les promenades nocturnes sont à oublier. Mon
père est sa phrase « sur un bateau, toujours une main pour toi et une
main pour tenir le bateau afin d’éviter de tomber ».
Les nuits en mer
relèvent d’une expérience insolite.
L’observation des étoiles apparait comme un des seuls arguments positifs à
rester éveiller toute la nuit mais attention aux torticolis. Plus de pollution
lumineuse vous laissant apercevoir des étoiles jusqu’alors inconnu. Avant de
partir ma grand-mère était persuadée qu’un voilier pendant la nuit, jeté
l’ancre et attendait sagement le lever du jour mais avec 3000 mètres de
profondeur, un peu difficile de s’arrêter ! le meilleur moyen de ne pas
sombrer dans un profond sommeil fut mon meilleur ami L’IPOD défiant toute
caféine. Avec une telle distance, il est important de gérer sa fatigue et de
garder un rythme, nous faisions les quarts à deux, avec ma mère et mon oncle
avec mon père pour plus de sécurité pendant 3h. j’avais une préférence pour
rester éveiller de 1h à 4h et dormir quand le soleil se levait.
Le domaine
culinaire est souvent associé à la tache des femmes mais si tout le monde
participe, on peut découvrir les spécialités de chacun malgré la résistance de
mon oncle face à une casserole, il suffit juste d’un peut d’imagination,
d’ouvrir un livre et de maitriser votre équilibre très utile en cas de roulis
permanent avec la longue houle de L’Océan. La bonne nouvelle, en mer tout est
bon, un plat de spaghettis se transforme en met délicieux avec l’air marin, la
faim. Nous avons profité de la salade iceberg mise au frigo pendant 2 semaines,
les choux verts sont partis direct à la mer avec les concombres fragile de la
chaleur. Salades de riz, salades de pates très easy à préparer avec les boites
de mais, haricots acheté en France. Jambons crus et cuits avec le fromage mis
sous vide sont toujours bons ainsi que les oranges et les pommes vertes. Une
bonne astuce pour continuer à manger des fruits, les remplacer par les fruits
aux sirops, stocké dans le frigo le matin, ils sont rafraichissant en dessert
et vous êtes sur de leur conservations, idéal aussi pour faire des gâteaux ou
argrementer votre curry d’ananas ou de noix de coco. Une autre alternative pour
prévoir des repas en Atlantique est la confection de bocaux chez vous, cet été
la cuisine fut transformée en usine à bocaux avec les sauces bolognaises, le
poulet cuit (on n’a qu’a rajouté une sauce curry et un repas fait) , ratatouille,
navarin, bœuf bourguignon … Avant
le départ, nous avons fait l’inventaire de notre stock assez important révélant
notre inquiétude à ne pas trouvez certains aliments essentiels comme boite de
tomates, champignons, huiles d’olives, biscuits, épices, bonbons, boites de
conserves peu connus dans les iles. C’est assez inconvénient dans un port en
pleine chaleur mais quel temps gagné maintenant avec notre carnet, on sait ou
se trouve tout.
Comment occupé
son temps une fois que les voiles sont réglées, le bateau équilibré avançant à
vitesse constante ? Lire tout les romans qu’on avait mit de coté sur le
continent par manque de temps, on peut rattraper notre retard avec le calme de
la mer, même le soir à la lampe de poche pour des lectures clandestines. Regarder
des films graver sur un disque dure et s’évader une heure avant d’aller prendre
son quart, écrire un journal de bord afin de rien oublier, retracer les
événements à bord du voilier, pécher du poisson. Nous sommes abandonnés au
maquereau espagnol délicieux cuit dans une poêle au sel ou dans des pates avec
une sauce à la tomate, chair très blanche et tendre idéal pour un carpaccio au
citron. Mais rassurez vous le temps passe vite rythmé par les repas, les
siestes, la nuit arrive souvent vite après de somptueux couchés de soleil.
L’ambiance à
bord, un équilibre à respecter pour apprécier au mieux sa traversé. Définir le
skipper et se tenir à ses décisions, chacun à une place et un domaine
spécifique mais il est bien d’instaurer une solidarité entre les différentes
taches pour ne pas créer de déséquilibres. Nous étions en famille, il y avait
donc l’avantage de se connaitre parfaitement. La voile fait évoluer les
personnes, à leur rythme ils apprendront à décortiquer ce vaste domaine
complexe mais très enrichissant qu’est la voile.
L’électricité ne
devrait pas être un problème si vous êtes attentif à votre consommation. Nous
disposons d’un hydro générateur, rechargeant le 12V, très efficace, silencieux
et utilisable dans toutes les conditions, le seul désavantage, l’enlever si
vous souhaitez pécher car il risque de s’emmêler avec vos lignes et vous
perdriez votre poisson ! Sur le bimini était installé 3 panneaux solaires
souples et mobiles qui chargent eux aussi le 12V mais quand le vent se lève,
mieux vaut les ranger car le bimini peut très vite s’envoler. Pour le 24V, on
mettait le moteur 1h par jours désfois moins en harmonie avec nos besoins pour
recharger les batteries et alimenter notre ami l’autopilote.
Traverser l’Océan
est une expérience unique, rythmé par des moments de surprises, être suivit par
une baleine de 18 mètre toute une après midi, ou surprendre une chasse de
dauphins contre des thons sautant dans tout les sens. On est sur une autre
planète en quelques sortes, ne fonctionnant plus à travers une société rythmé
par des horaires mais la liberté de choisir ses journées et profiter du
temps tout simplement. C’est difficile
de traduire toutes ses sensations, il ne reste plus qu’a essayer pour vivre
votre propre aventure !
Magali
15 Decembre 2010